Marguerite est née en 1468 dans une famille d’enlumineurs établis sur le pont Notre-Dame à Paris, où sont bâties des maisons de plusieurs étages. Elle a un frère jumeau qu’elle adore, mais il est épileptique, au grand désespoir de sa mère. Dès l’enfance, elle manifeste une curiosité et des dons exceptionnels. Passionnée par les couleurs, et les talents de peintre de son père, et surtout de son grand-père… elle devient peu à peu l’âme de l’atelier.
En chapitres très courts, Anne Delaflotte-Mehdevi (Le théâtre de Slávek, Les Notes avril 2018) nous raconte la vie de cette enfant surdouée, mal aimée par sa mère – qui regrette qu’elle ne soit pas un garçon – mais appréciée par son père, son grand-père et son parrain apothicaire. L’auteure en profite pour nous décrire Paris au XVe siècle, l’habitat et les mœurs des Parisiens, et leur histoire. Elle nous détaille comment travaillent les enlumineurs et les apothicaires, ainsi que ce qu’on appelle « le livre d’heures ». La psychologie de l’héroïne attachante, et celles des personnages qui l’entourent, sont finement analysées. D’une belle écriture, facile à suivre, ce roman est à la fois plaisant et instructif. (E.L. et B.T.)