À Berlin, fin 1937, Hitler convoque quelques ministres et officiers pour leur annoncer sa décision de mettre l’Anschluss à exécution et d’envahir la Tchécoslovaquie. Épouvantés, certains militaires ourdissent un complot pour se débarrasser du chancelier qu’ils détestent. À Paris comme à Londres, les gouvernements tergiversent : l’opinion, largement gangrenée, reste pacifiste. Attaché au Quai d’Orsay, Étienne Frottier, à la vie sentimentale un peu chaotique, doit accompagner cette politique incertaine. Pour éclairer la situation internationale explosive, il multiplie voyages et rencontres… Le dernier volet de la trilogie de Philippe Pivion, commencée avec Le Complot de l’ordre noir (NB octobre 2011) traite de la passivité des démocraties face aux coups de force des dictatures, qui conduit à la honte de Munich. L’auteur pointe particulièrement la responsabilité de la France, impuissante voire complice. Grâce à une documentation abondante et une bibliographie sérieuse, Philippe Pivion décrit l’année 1938, presque au jour le jour, il mêle habilement les hommes réels aux personnages de fiction, donnant un peu d’humanité au récit historique brut, rythmé par les trahisons et les complots. Ce roman dense, très détaillé (trop ?) peut paraître long à qui ne cherche pas à approfondir ce passé peu glorieux.
Le Livre des trahisons : le crépuscule des officiers prussiens
PIVION Philippe