Au nord de l’Australie, un lac paradisiaque, aujourd’hui transformé en décharge, héberge une communauté d’aborigènes. Sur ce tas d’immondices et de carcasses rouillées, soumis aux pluies de sable causées par le dérèglement climatique, vivent heureuses, malgré tout, une fillette au passé saccagé et une vieille femme blanche chassée de son pays. Un autochtone, âgé et bienveillant, se prend pour le capitaine des lieux, envahis par des cygnes noirs. Un autre aborigène du pays des grues qui a réussi à s’en sortir et à devenir Président de l’Australie, choisit la fillette pour épouse. Alexis Wright (Carpentarie, NB octobre 2009) plaide à nouveau la cause des aborigènes dans ce long roman où se mêlent politique, symbolisme, poésie et fantastique. Elle y ajoute un vibrant plaidoyer en faveur de l’écologie, décrivant les cataclysmes climatiques et humains qui vont dévaster la planète. La fable, ambitieuse mais diluée, se déploie à grand renfort de lyrisme, emportée par le souffle de la nature et de la faune, rampante et volante… surtout les fameux cygnes emblématiques. Les personnages, traités comme des archétypes, ont du mal à émouvoir, même la pauvre enfant meurtrie et déracinée. La magie peine à opérer et le message à passer. (L.K. et M.Bo.)
Le Livre du cygne
WRIGHT Alexis