Le livre fermé.

Un vieux bateau de la marine marchande russe est immobilisé dans le port de Hambourg. L’armateur est en faillite, le capitaine s’ennuie et, pour tuer le temps, il raconte son histoire mêlée à celle de trois générations de Russes, intelligents et cultivés, au cours du siècle dernier. Les voici avec leurs amitiés, leurs amours, leur travail, leur famille. Les anciens étaient en butte à la pénurie et à l’oppression, puis surgit un semblant de liberté et les plus récents seront ces « nouveaux Russes », capables de tout mais aussi la proie désignée de plus rapaces qu’eux. D’une écriture sobre, dans une atmosphère subtile, Andreï Dmitriev déroule en filigrane un peu d’histoire de la Russie. Il insère de nombreuses références à la littérature et à certaines coutumes immuables (sans oublier celle de la boisson !). Cette chronique de la vie d’une petite bourgade russe, de l’après-guerre à nos jours, mêle le côté poétique de la nature à la noirceur de la vie où misère et tracasseries administratives sont le pain quotidien ; l’amertume et la frustration dominent dans ce récit aux personnages bien campés.