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Si le livre n’a jamais été ouvert, c’est qu’il n’a jamais été lu… C’est le vent qui va tourner les pages. De l’herbe, du vent, la silhouette vague d’un arbre : l’espace infini de la double page parle de solitude même si un lapin la traverse, ayant sauté par-dessus le livre ouvert. Le vent poursuit son oeuvre, de page en page, et c’est un faisan qui s’envole, un tigre qui passe indifférent, un sanglier qui renifle le livre, un ours, un écureuil… Le livre se referme quand passe une petite fille qui s’en empare et le lit. Elle s’est approprié l’histoire et la magie opère : les animaux se sont regroupés, heureux devant le livre ouvert, tandis que la petite fille, dans son lit, rêve qu’elle est dans l’histoire.
L’illustrateur Oh Jung Taek suit le propos de l’auteur dans un registre où l’imaginaire et la réalité se rejoignent. Le choix d’une forêt, espace de solitude, permet le passage magique entre les images au ton bistre, un peu vides, et celles d’une forêt riche de vie, de couleurs, quand le livre a été lu par la petite fille, rêvant, au creux de son lit…