Un cinéma désaffecté, le Londres-Louxor de Paris, sert de point de ralliement à la diaspora yougoslave, et intellectuelle. L’architecture de ce lieu est monumentale, l’ambiance irréelle et hors du temps. Esme, une jolie jeune femme aux cheveux presque blancs, y passe de longues heures, seule, ou accompagnée de son ami Anton, journaliste rebelle. Bien que ne sachant pas écrire, elle prête son visage et son nom à un écrivain âgé. Divers personnages évoluent, tous parlent d’argent et de politique, et cherchent Ariana, la soeur d’Esme, qui a disparu…
Jakuta Alikavazovic, d’origine bosniaque, née à Paris en 1979, a fait l’École normale et gagné bourses et prix littéraire. Ce roman campe des personnages inconsistants et sans épaisseur, plutôt antipathiques et désoeuvrés, non moins que ceux de Corps volatils (NB octobre 2007). L’histoire redondante, abstraite, chaotique et délirante est desservie par une écriture qui se veut ambitieuse et n’est que pédante.