Le Maître

TÓIBÍN Colm

En janvier 1895 à Londres, alors qu’Oscar Wilde accumule les succès, la pièce « Guy Domville » d’Henry James connaît un échec retentissant. Le romancier en est très affecté. Au long des cinq années suivantes, nous partageons sa vie, ses souvenirs, ses pensées les plus intimes. Sont longuement évoqués ses origines familiales – la  Nouvelle-Angleterre –, ses frères et sa soeur Alice dont il ne peut oublier la mort. Le suicide à Venise de son amie intime, Constance, le hante : il se sent responsable.

 

Colm Tóibín le montre anxieux de toujours se tenir à l’écart de ses sentiments, dissimulant solitude, échecs, chagrins et tentations homosexuelles sous une apparente soumission aux conventions sociales de son monde. Cette biographie romancée, un peu détaillée, situe la place tenue dans l’oeuvre de l’écrivain, grand voyageur, amoureux de l’Italie, par les êtres rencontrés et aimés. Puissante, émouvante et mélancolique, elle peint, dans un style qui pourrait être celui de James lui-même, subtilement, avec des mots simples et justes, un homme complexe, torturé, qui fera de la création littéraire son refuge.