Léonard, son épouse Isabelle et le cameraman Bernard, adeptes d’écologie profonde, pensent que l’homme est une espèce comme une autre, ne pouvant pas accaparer le droit à la vie. L’équipe débarque sur une île de l’archipel des Banyaks, non loin de Sumatra. Ils veulent filmer les ravages de la pêche à l’explosif, qui détruit les coraux et rend à court terme toute vie impossible dans ce microcosme. Les habitants, d’abord rétifs, finissent par les aider lorsque survient le drame : Isabelle est attaquée par un crocodile. Trente ans plus tard, Léonard revient pour se venger, mais rien ne se passe comme prévu. N’a qu’un oeil : c’est le nom que l’on donne au saurien géant, dont l’étonnante longévité révèle la valeur symbolique. C’est la nature qui se venge de l’homme, cet homme aux sentiments mêlés dont le récit dresse des portraits convaincants, soutenus par une image lumineuse et nuancée. Les contours noirs, comme à la plume, rehaussent les physionomies et les décors maritimes. Ils s’effacent parfois pour donner place à de beaux paysages aquarellés ou à des scènes de combats mythiques. (P.P. et A.D.)
Le maître des crocodiles
PIATZSZEK Stéphane, PENDANX Jean-Denis