Le mal des ardents

ARIBIT Frédéric

Enseignant, il mène une vie routinière. Divorcé, avec un enfant et une maîtresse épisodique, il aime la musique et la lecture. Et déboule dans sa vie, à la faveur d’un métro bondé, une belle brune habillée de noir, qui écoute sa musique, l’embrasse sur la bouche et disparaît à la station République ! Eperdu, il ne sait rien d’elle, mais la retrouve fortuitement, en équilibre sur la rambarde d’un pont… Une folle vie commence, d’étreintes impromptues et de musique à travers Paris : la belle est violoncelliste, c’est Lou.  En parallèle et sur un autre ton, se déroule l’historique, depuis la guerre du Péloponnèse jusqu’à maintenant, d’un mal provenant de l’ergot de seigle qui fait délirer, trouble les attitudes et tue. L’auteur (Trois langues dans ma bouche, NB mars 2015), basque et professeur de lettres, affectionne les surréalistes. Sa Lou est la cousine de la Nadja d’André Breton. Un périple parisien émerveillé, des repaires surprenants et éphémères, une symbolique du geste incongru, un style recherché, enthousiaste, caractérisent les rencontres avec la musicienne illuminée. En contraste, est évoquée l’austérité de la partie historico-médicale. À l’apothéose de la musique de Tchaïkovski, décrite avec magie, succèdent les ravages physiques et mentaux de la belle… mais le livre perd de son charme et, paradoxalement, de sa vérité : il disserte… (E.B. et A.Be.)