Le manoir de Tyneford

SOLOMONS Natasha

À Vienne, en 1938, l’atmosphère devient irrespirable pour les Juifs. À dix-neuf ans, Elise Landau, fille d’une diva et d’un écrivain, est mise à l’ abri en Angleterre. Elle doit y accepter un emploi de femme de chambre dans un manoir du Dorset et supporte difficilement ce changement radical entre sa jeunesse d’enfant gâtée et sa nouvelle vie de domestique. Heureusement son employeur, un veuf d’une quarantaine d’années, est un maître compréhensif et protecteur, et son fils unique s’éprend d’elle à leur première rencontre. Mais la guerre survient qui bouleverse les données. Dans ce second roman, Natasha Solomons s’inspire encore des souvenirs de sa famille (Jack Rosenblum rêve en anglais, NB avril 2011) et de cette région du Dorset où elle vit. Elle décrit très bien l’ambiance en Autriche où, dès 1938, la vague antisémite se fait menaçante, et les événements pendant le  »blitz ». L’émotion est palpable dans la difficulté d’adaptation d’une jeune exilée, mais aussi dans sa totale transformation puisqu’elle devient aussi attachée que les autochtones aux lieux et aux habitants. Un roman très agréable, aux personnages bien campés, qui se lit avec intérêt jusqu’à la fin.