Le manoir des Lannélec

En 1954, Guillaume de Lannélec, breton issu d’une lignée militaire, et Olivier Loubreyrou, protestant cévénol, préparent HEC et nouent une amitié solide. Les deux garçons souffrent de la perte d’une mère aimée et de la froideur de leur père. Veuf, celui de Guillaume se remarie et celui d’Olivier coupe tout rapport avec sa famille. La guerre d’Algérie interrompt leurs études. Guillaume se bat brillamment, Olivier s’immerge dans une famille pied-noir. De retour dans la métropole, Olivier et Guillaume gèrent correctement leurs carrières, moins bien leurs problèmes sentimentaux ce qui mettra leur amitié en péril.  L’intérêt de l’ouvrage tient à la juxtaposition des mondes différents dont sont issus les deux héros. Leur filiation influe sur leurs questionnements, l’orientation de leur vie et les décisions qu’ils prennent. L’auteur, par sa vie et ses origines, paraît proche du personnage de l’aristocrate, mais l’atmosphère du milieu méridional présente autant de vraisemblance. L’épisode de la guerre d’Algérie est bien campé, dans sa diversité, avec ses atrocités, parfois ses générosités, et le monde pied-noir si vivant. Les femmes et les passions, parfois interdites, animent ce premier roman à l’écriture classique qui se lit très agréablement. (M.F. et V.M.)