Le Manteau rouge

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Deux fois par an, des hommes du Grand Nord viennent louer leurs services dans un village : en été pour récolter la garance, en hiver pour teindre les étoffes. Sous le sapin, dans la maison qui l’héberge, chaque ouvrier dépose un cadeau. Un enfant les voit arriver à la belle saison, attend impatiemment leur retour, en particulier celui d’Akupaï, logé chez lui. Une amitié se crée qui aurait pu durer longtemps encore. Mais la garance se vend moins bien, la teinture se fabrique ailleurs, à moindre frais. Les hommes du Nord ne reviennent plus, sauf Akupaï. Enveloppé d’un long manteau rouge, il continue à apporter fidèlement son cadeau, jusqu’au jour où il disparaît.

Le texte sobre crée tension et chaleur. Les images exploitent le jaune des champs de garance et le rouge de la teinture. Les personnages, aux regards absents, sont uniformisés, pour que l’histoire ait une portée universelle. Mais les mouvements du corps sont souples, les gestes chaleureux : mains serrées d’une mère et de son enfant, visages tendus l’un vers l’autre. L’épilogue évoque une histoire de Noël mais l’album va au-delà, beauté du graphisme et de la narration en parfaite harmonie.