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L’Europe est en pleine effervescence religieuse en ce début du XVe siècle. Les autorités religieuses et politiques pourchassent impitoyablement les tenants de l’hérésiarque anglais Wycliff relayé à Prague par Jan Hus : ils réclament l’accès direct du croyant aux Évangiles, animant une intense production et circulation de copies de la Bible en langue vernaculaire. Anna, excellente copiste, est la petite-fille d’un enlumineur anglais réfugié à Prague, héros de La Dame de Blackingham (N.B. août-sept. 2005). Après sa mort, compromise, elle fuit en Angleterre. Son chemin croise celui d’un dominicain anglais, marchand d’indulgences, espion de l’Église dissimulé en négociant flamand ! Ils seront entraînés dans un amour impossible et dans le complot ourdi par l’archevêque de Cantorbéry pour abattre lord Cobham, chef de la révolte des Lollards.
La reconstitution de cette époque mouvementée et de personnalités attachantes est remarquable. L’auteure situe bien les luttes de pouvoir entre nobles, Église et royauté en ces débuts du règne d’Henry V. Dans ce cadre, d’innombrables péripéties et un suspense réussi maintiennent l’intérêt pour les dilemmes d’un homme déchiré.