Dans une principauté imaginaire, entre Europe et Asie, le Margrave héréditaire n’est plus entouré que de quelques fidèles dans sa ville qui se meurt. Depuis le dernier Noël, une révolte des plus jeunes a embrasé le pays. Le Margrave envoie les sept hommes qui lui restent sur ses sept derniers chevaux pour comprendre ce qui se passe et retrouver sa fille Myriam. Commandés par le Colonel-Major Silve de Pikkendorf, « sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l’ouest qui n’était plus gardée… ». Sept coeurs fiers.
Adapté du roman éponyme de Jean Raspail, Sept Cavaliers est l’oeuvre de Jacques Terpant, à la fois co-scénariste et dessinateur.
Il réussit la performance d’y rester fidèle, conservant pour ses dialogues et le récitatif une langue d’une qualité rare, tout en inscrivant ceux-ci dans un dessin réaliste lumineux : le trait est fin, précis et élégant, les couleurs directes sont délicatement aquarellées. L’histoire – la fin d’un monde ancien d’ordre et de tradition- se découvre lentement, allégorie de l’actualité d’une civilisation occidentale chrétienne sur le déclin. Le dessin à la ligne claire est somptueux. Presque tout l’album est dans les teintes de fin de journées d’hiver, renforçant l’atmosphère de fin de siècle. Une vraie réussite… Le prix du sang est analysé dans NB décembre 2009.