Seul au bord de la plage dans lâattitude du Penseur, lâoeil rivĂ© sur le large, lâhomme intrigue les villageoises qui lâobservent Ă la dĂ©robĂ©e. Marin Ă la proue de son navire, il a arpentĂ© les mers Ă la recherche de lâunique. Vague ou femme, qui sait ? Plus sĂ©duisante quâune sirĂšne, il la suit par amour au fond des abysses, mais se rĂ©veille sur le pont de son bateau, dans les bras de celle qui lâa ramenĂ© Ă la vie. Vague ou femme⊠il danse avec elle une valse fascinante, la disputant Ă lâocĂ©an qui rĂ©clame avec force sa fille. Vouloir arracher cette femme-vague Ă la mer, nâest-ce pas la condamner Ă mourir ?
  Une certaine cohĂ©rence sâinstalle entre les images et lâoeuvre Ă©voquĂ©e, la cĂ©lĂšbre sculpture de Camille Claudel La valse. Illustrations aux pochoirs noyĂ©es dâeau et de teintes bleutĂ©es, quelques images parviennent Ă approcher lâĂ©lan, la passion contenue toute entiĂšre dans le mouvement de cette sculpture Ă la sensualitĂ© maĂźtrisĂ©e, et Ă crĂ©er un lien allusif entre lâhistoire dâamour du livre et celle de la sculpture. Les rĂ©fĂ©rences Ă la vie de lâartiste sont explicitĂ©es dans le dossier final plus efficace que le texte de lâalbum lui-mĂȘme qui, Ă trop se vouloir poĂ©tique, reste assez bavard. (M.T.)