La disparition de son père conduit la narratrice à l’évocation de ce personnage hors du commun nommé Behrouz, le meilleur des jours – en persan – car, contre toute attente, il survit à sa naissance prématurée. Choyé au sein d’une famille bourgeoise de Téhéran, il quitte l’Iran du Shah pour la France, tente d’écrire une thèse interminable sur Karl Marx dont il fera son modèle. Éternel étudiant, généreux, altruiste, il résiste au régime des Ayatollahs en accueillant des réfugiés politiques, et retourne à Téhéran en 1997 avec l’arrivée au pouvoir de Mohammed Khatami… Ce premier roman de Yassaman Montazami (docteur en psychologie, elle est née à Téhéran en 1971 et vit en France depuis 1974) est l’histoire d’un original cultivé, à l’humour percutant, d’un être aimé et aimant partagé entre deux cultures, l’occidentale et l’iranienne. Par-delà ce récit intimiste relaté par sa fille, empreint de tendresse et de nostalgie, on suit les soubresauts politiques du pays : des hommes y ont laissé leur vie ou ont été anéantis moralement, d’autres ont connu les difficultés de l’exil. Un ton sans apitoiement et une écriture enlevée donnent son allant à ce vibrant témoignage.
Le meilleur des jours
MONTAZAMI Yassaman