Le messager

Un humanoïde malade et scrofuleux marche inlassablement sur une route rectiligne, douze livres dans les bras. Il dort épisodiquement, mâchonne des feuilles de livres, en plante pour avoir des arbres à livres dont il emportera la récolte. Parcourant un pays ravagé, il tente, en vain, de voler, construit une tour de livres, entretient avec ses rares homologues des relations d’une atroce violence et traverse les âges. Son intelligence affaiblie n’arrive à voir dans les illustrations que sa propre image, et il ne peut lire les textes qui finissent par disparaître. Étrange fable, totalement pessimiste. Emporté par son éloquence, l’auteur mêle, dans de longues périodes descriptives, l’ignominie au nauséabond. C’est la destruction de l’homme dans la ruine du monde.