Les annĂ©es cinquante sont dures pour le petit peuple du Pausilippe prĂšs de Naples : vendeurs de vin, artisans dĂ©soeuvrĂ©s, aristocrate ruinĂ© ou facteur sâagitent pour survivre. MalgrĂ© la chaleur des discussions, le parfum des mimosas et le doux roulement de la mer, la misĂšre est lĂ . Alors, ils attendent⊠un signe pour espĂ©rer, un miracle. Dans ce quartier colorĂ©, deux silhouettes se glissent, lâhomme et la femme, des dĂ©racinĂ©s, silencieux et Ă©tranges. Un jour, lâhomme est retrouvĂ© mort sur la plage. Dans lâenquĂȘte qui suit, les personnes qui lâont connu tentent dâexpliquer sa personnalitĂ© complexe, parlent de solitude, de dĂ©racinement, de dĂ©sespoir.
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Ce roman, publiĂ© en 1957, doit beaucoup Ă lâexpĂ©rience douloureuse de lâauteur qui passa ses premiĂšres annĂ©es dâexil en Italie. Dâune Ă©criture riche et lĂ©gĂšre, il peint une Italie savoureuse, dessine une galerie de portraits, pittoresques, drĂŽles et tristes, Ă la maniĂšre dâun Vittorio de Sica. La mort de lâhomme, prĂ©monitoire, ouvre sur de longs rĂ©cits-confessions : SĂĄndor MĂĄrai rĂ©vĂšle lâinsoutenable souffrance de lâexilĂ©, de lâapatride, dĂ©pouillĂ© de tout, comme le saint. Il dĂ©nonce les rĂ©gimes barbares qui Ă©crasent la conscience individuelle, seule capable de « sauver le monde ». Un roman magnifique et poignant.