Le moindre des mondes

SJÓN

À la fin du XIXe siècle, dans un petit cimetière islandais, on enterre une femme dont la dépouille est bien légère. Âgée d’un peu plus de trente ans, Abba était restée une enfant et son handicap laissait prévoir qu’elle mourrait jeune. Fridrik, botaniste et fin lettré, a lui-même assemblé avec soin les planches de son cercueil, mais il n’accompagne pas sa protégée jusqu’à l’église, un différend l’opposant au pasteur. Au lendemain de cet enterrement, le révérend aperçoit une renarde sur la crête de la lande. Dans le froid et la neige, la traque va durer plusieurs jours, le chasseur et l’animal rivalisant de patience et de ruse.

 

L’auteur islandais cisèle une histoire singulière qui mêle délicatesse et âpreté et où persiste un mystère qu’éclaircissent les dernières pages. Sous une plume concise et dans une chronologie bouleversée, Sjón tisse de subtiles diagonales entre les personnages dont le destin est étrangement lié, tandis que la beauté sauvage des terres boréales donne lieu à des passages d’une grande poésie.