Marie Balmary, psychanalyste, travaille dans un groupe d’exégèse biblique et, à la lumière de cette double expérience, a écrit plusieurs essais proposant des interprétations nouvelles et libératrices des textes (cf. Abel ou la traversée de l’Éden, NB décembre 1999). Ici, elle suppose un dialogue et une correspondance entre un moine et une psychanalyste juive athée, gravement malade. Peu à peu, est cernée l’image d’un Dieu bien différent du dieu “ogre” que supposerait, par exemple, la demande à Abraham d’égorger son fils. Dieu incite chaque homme à s’élever dans l’être parmi les autres. La foi, la mort, les relations humaines sont analysées à cette lumière, faisant parfois appel à Mozart, Montaigne ou Rimbaud et, bien sûr, à la Bible, au gré des échanges.
En avant-propos, l’auteur annonce s’inspirer de ses entretiens avec un bénédictin, frère de Lacan, ce qui amène une identification gênante avec le personnage féminin, malgré de notables différences. Les dialogues mêlent les propos les plus profonds aux échanges de tasses de thé ou de “sourires radieux”. Malgré la qualité des analyses, on regrette cette forme littéraire maladroite.