Charles de Sévigné vit retiré sur ses terres bretonnes au château des Rochers. En avril 1696, il reçoit une lettre alarmante concernant la santé de « Maman mignonne ». Devinant une échéance malheureuse imminente, il rédige une missive à son intention. Charles y fait un bilan de sa vie, un long examen de conscience, et s’interroge sur le bien-fondé d’une préférence démesurée pour sa soeur Maguelonne, « la déesse provençale » de la marquise de Sévigné. À côté d’elle, lui, « le frater » affectueux, militaire au physique avantageux et enclin à toute sortes de diableries, attaché comme feu son père à la Bretagne, n’apparaît pas à la hauteur des espérances de la « Bellissima Mamma » !
Après L’heure de fermeture dans les jardins d’Occident (NB avril 2008), ce second roman a également pour héros un érudit, mais pour toile de fond le Grand Siècle. L’intérêt historique n’occulte cependant pas l’évocation omniprésente, voire douloureuse, de deux thèmes : l’amour maternel dans ses méandres et la difficulté de vivre dans l’ombre d’une personnalité exceptionnelle. Le style épistolaire du récit, conforme à celui de l’époque, apparaît un peu convenu.