« Le monde » est lieu de perdition pour les membres de la Communauté des Chrétiens rigoristes, soumis aux préceptes ultra religieux du Ministre de Dieu et menée par un « Tuteur » implacable. Les parents de Sarah les suivent à la lettre, isolant leurs enfants de tout contact avec ceux qui ne vivent pas dans le même esprit. Mais ils ne peuvent empêcher Sarah d’avoir envie de voir au-delà de leurs murs et, d’escapade en fugue, l’adolescente devient la brebis galeuse de la Communauté. Un séjour punitif en Ecosse ne fait que renforcer sa révolte et son insoumission : les rapports avec ses parents et la communauté se durcissent. Une seule lueur : l’existence, récemment découverte, d’une tante qui vit « au-dehors » et semble prête à l’aider. Embrigadement dans une vie communautaire fermée, de type sectaire, pressions subies par les plus jeunes, aveuglement des dirigeants et des Parents : l’analyse des ressorts sur lesquels s’appuient les meneurs de ce type de communauté dénonce l’excès de tout dogmatisme. La charge est d’autant plus forte que ce dogmatisme est opposé à la révolte adolescente, à son besoin d’autonomie. Les adultes se leurrent en ne voulant y voir qu’une crise d’ado qui « passera », tandis que l’étude psychologique de l’adolescente met en relief son déchirement face aux parents qui deviennent des étrangers, à sa douleur d’être séparée des membres de la famille en raison du difficile choix de vie. Tout est bien vu, et la conclusion, positive pour l’héroïne, conforte l’importance de l’autodétermination dans ce genre de situation.
Le monde attend derrière la porte
MARET Pascale