Le monde entier

BUGEON François

Il ne faut pas le bousculer, Chevalier. C’est un solitaire, un taciturne qui n’aime rien tant qu’aller à son travail à mobylette, cultiver son jardin et pêcher avec son ami Ségur. Sa vie bascule le jour où la jeune fille qu’il a sauvée d’un accident de voiture vient se réfugier chez lui. A part sa mère qu’il côtoie de loin en loin, les femmes sont absentes de sa vie et celle-là, avec l’insolence de ses vingt-deux ans, va le chambouler.  Ce premier roman de François Bugeon se construit autour de la personnalité du héros, emprisonné dans son conformisme et la routine du quotidien. L’opposition entre les deux protagonistes est convenue. L’auteur utilise de nombreux clichés et peint la médiocrité ; il s’enlise dans la confrontation entre homme mûr et jeune femme, rudesse et douceur, campagne et ville. Heureusement les quelques personnages témoins de leur rencontre donnent un peu de présence à cette intrigue. Même si l’histoire est racontée avec générosité et une réelle connaissance de la campagne et que la fin est inattendue, elle manque d’originalité. (L.C. et A.Le.)