Le monde est clos et le désir infini

COHEN Daniel

L’humanité a progressé par bonds et l’évolution technologique semble aujourd’hui s’accélérer indéfiniment. Mais la spectaculaire révolution numérique n’a pas encore eu les mêmes effets bénéfiques que les révolutions agricole et industrielle. Conjuguée à la mondialisation et la financiarisation, elle détruit des emplois intermédiaires et creuse les inégalités. L’interminable crise post-trente Glorieuses pourrait-elle devenir la règle ? Or les désirs sont infinis et la croissance quasiment une religion. Ses ressorts en sont désormais intensification du travail et risque climatique. Comment s’adapter ? 

L’universitaire Daniel Cohen (Homo economicus, Prophète (égaré) des temps nouveaux, NB décembre 2012) fait une excellente synthèse, très documentée, des multiples transformations mondiales et des théories du progrès. Il penche pour l’hypothèse de la disparition de la croissance dans les sociétés postindustrielles. Mais ses propositions pour l’avenir sont surtout des pistes de réflexion. Le modèle danois montre comment dépasser ses contradictions, favoriser l’autonomie individuelle, restaurer le lien social pour briser le cloisonnement croissant entre classes sociales et oeuvrer ensemble. Bref, changer les mentalités. Un ouvrage facile à lire et qui rend très accessibles des notions complexes. (L.G. et M.-C.A.)