En 1818, au terme d’un voyage rocambolesque de Leipzig à Venise alors occupée par les Habsbourg, Arthur Schopenhauer se laisse littéralement envoûter par la Sérénissime en attendant la parution de son ouvrage : Du monde comme volonté et représentation. La lettre de recommandation qu’il a reçue de Goethe à l’intention du poète Byron restera mystérieusement, comme un viatique inutile, un talisman dont il ne fera aucun usage… Dans ce premier roman au style incisif et soutenu, Christoph Poschenrieder part de quelques faits avérés et met en scène une hypothétique rencontre entre le grand poète hédoniste anglais et le jeune philosophe allemand. Le rappel du contexte familial et historique de cet épisode donne lieu à quelques scènes cocasses. Le sujet, moins anodin qu’il n’y paraît, permet un retour érudit sur l’émergence de la philosophie allemande dans la pensée littéraire du XIXe siècle. L’excellente documentation sur Venise et l’analyse originale des personnages concourent à recréer un univers à la fois baroque et plein d’humour.
Le monde est dans la tête
POSCHENRIEDER Christoph