Le monde n’a pas de fin

À Karachi, ville chaotique où coexistent misère et violence, un jeune garçon et son père sont dévalisés par des voleurs dans un autobus. Plus loin on retrouve l’adolescent amoureux, dans un embouteillage, avec sa belle. Puis son père, marginal, poète et magicien, qui s’était éloigné de sa famille, réapparaît et enfin un ami. Mais les véritables héros émergent : la ville, théâtre vivant, et l’enfant, devenu chroniqueur dans un journal, possédé par l’écriture et à la recherche d’un reportage… ou du sens d’une histoire. Premier roman d’un jeune Pakistanais, dans lequel trois personnages principaux sont témoins directs ou indirects de l’attentat terroriste de Karachi du 29 décembre 2012. Nourri d’anecdotes, d’images évoquées parallèlement à l’intrigue principale, ce récit tout en fragments reproduit le chaos d’une ville surpeuplée du sous-continent indien. Les personnages sont humains, touchants, parfois bouleversants, d’une étrange complexité, tendus par des interrogations sur la possession, l’amour, la fin ou la vérité. La construction, morcelée et ambitieuse, déroutante, laisse parfois perplexe. L’auteur choisit la fragmentation – comparable à un impact de balle sur un pare brise ou aux éclats meurtriers d’une explosion – pour figurer le kaléidoscope d’une société minée par la corruption et le fanatisme religieux.