Boustân, femme conteuse mi-écrivain mi-prêtresse, file plusieurs récits en boucle : d’une part et de nos jours, une jeune Cairote, Hadîr, qui a perdu une émeraude étant petite, vit chez sa grand-mère après le divorce de ses parents et cherche un sens à sa vie ; d’autre part, un conte perdu des Milles et Une Nuits retrace les aventures de la fille du Maître du Royaume de Qâf, Zomorroda, dans Le Mont-Émeraude. Boustân régit-elle le destin des héros du réel et du conte ? Mansoura Ez-Eldin, journaliste égyptienne, traduite pour la première fois en France, mêle ici étroitement le conte et le roman, créant une oeuvre dans laquelle il est difficile de démêler le réel de l’onirique. Elle entrecroise si étroitement les fils métaphoriques des deux univers qu’il faut une certaine concentration pour ne pas se perdre dans les méandres de ce conte très oriental. À vouloir absolument emboîter les deux formes du récit, l’auteur perd en fluidité. L’écriture poétique, hommage appuyé aux célèbres et mystérieuses Mille et Une Nuits, est la grande qualité de ce récit initiatique assez complexe. (M.O. et B.Bo.)
Le Mont Émeraude ou le conte marquant du « livre des Nuits »
EZ-ELDIN Mansoura