Le Murmure de l’Ogre

En1922, à Nice, dans le vieux quartier de la ville, deux jeunes prostituées sont retrouvées nues à quelques jours de distance, la gorge entaillée et le crâne rasé. Un peu plus tard, deux enfants d’origine modeste sont découverts, eux aussi égorgés, l’un dans une citerne et l’autre dans les égouts de la ville. Les meurtres semblent liés par de nombreux détails macabres. Mais c’est l’enlèvement d’un garçon de dix ans, fils d’une richissime famille franco-américaine en villégiature, qui déclenche une traque à grande échelle. Ne serait-il pas la victime de ce même tueur en série au rituel mystérieux et à l’intelligence redoutable ? Des indices semblent le prouver… Louis Forestier, commissaire de la brigade mobile de Nice appelle en renfort son ami Fréderic Berthellon, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, ainsi que Raphaël Mathesson, un érudit très original, féru de civilisations antiques. Et voilà le trio, aidé de toute une armada de policiers, lancé sur la piste de l’Ogre. Valentin Musso place ce roman, à l’écriture soignée et au vocabulaire très riche, dans le contexte assez méconnu d’une France encore marquée par les séquelles, tant physiques que morales, de la Grande Guerre.  L’intrigue est construite en une succession de flash-back et travelling dans la lignée des films noirs de l’époque. Mettant en scène, sous le chaud soleil de la Riviera, tour à tour la délicate progression de l’enquête, les réactions des protagonistes et le passé du tueur, le roman tient en haleine, sans rien de complaisant malgré la cruauté des faits et le nombre de cadavres. La documentation historique, basée sur des faits divers spectaculaires, permet de se glisser avec intérêt dans les coulisses d’une police en pleine évolution avec la création des brigades mobiles par Georges Clémenceau, les premiers pas de l’investigation scientifique et la toute nouvelle approche psychiatrique des meurtriers. Un roman policier passionnant et un auteur à suivre de très près !