Breton solitaire, Gourvec était fier de sa bibliothèque des livres refusés, aménagée en hommage à Brautignan, dans sa librairie de Crozon. Après sa mort, une jeune éditrice parisienne en vacances y découvre une pépite qu’elle décide de publier. Guidé par son intuition et le mystère qui plane autour du défunt auteur, un journaliste cherche à débusquer une supercherie et mène l’enquête. D’original, le thème de la bibliothèque des livres refusés, qui existe bel et bien au Canada, devient ces derniers temps assez tendance. Mais qu’importe puisque David Foenkinos l’aborde du côté éditorial dans une intrigue littéraire légère et sentimentale, version bretonne. La lecture est plaisante, certes un peu facile après Charlotte (NB octobre 2014) qui avait propulsé son auteur jusqu’au Goncourt des lycéens. Porté par une écriture délicate, le livre se penche avec humour sur le processus de publication et l’engouement des médias, soulignant la mutation de notre époque vers la domination de la forme sur le fond. Aux personnages fictifs se mêlent ceux, bien réels, du gotha littéraire. Abusant un peu du romanesque l’auteur donne vie à des gens ordinaires et touchants, pris dans un incontrôlable tourbillon émotionnel et médiatique. Caustique et malicieux… (Maje et V.A.)
Le mystère Henri Pick
FOENKINOS David