Au mois d’août 1929, on apprend que le neveu du Négus viendra suivre les cours de l’École des Mines de la petite ville sicilienne de Vigàta. Les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, les préfets concernés, le clergé, le maire de la ville, le directeur de l’École, le responsable local du parti fasciste sont sur les dents et préviennent ses moindres désirs car le Duce compte bien sur lui pour favoriser sa politique vis-à-vis de l’Éthiopie. C’est sans compter sur la rouerie du prince ! Par le biais de fiévreux échanges épistolaires entre tout ce beau monde qui s’agite servilement, Andrea Camilleri brosse une charge jubilatoire contre le régime fasciste italien et les travers de la petite société bourgeoise sicilienne. Parodiant l’administration de l’époque, il utilise avec bonheur les multiples formes de correspondance officielle pour caricaturer les attentes de ses personnages. On retrouve dans cette fable satirique savoureuse sa verve apparemment inépuisable et on se régale de ses néologismes farfelus et bien troussés.
Le neveu du Négus
CAMILLERI Andrea