Le noir

SNICKET Lemony

Dans la maison de Lazlo, le noir trouve de multiples cachettes tout au long de la journĂ©e, mais quand vient l’heure d’éteindre la lumiĂšre, le soir, il rĂ©investit peu Ă  peu la maison, s’étend jusqu’aux vitres froides. Lazlo a peur. Une nuit, le noir vient dans sa chambre et l’invite Ă  le suivre : il veut lui montrer quelque chose qui est tapi au fond de la cave, sa taniĂšre. LĂ , cachĂ© dans le dernier tiroir d’une vieille commode, se trouve un objet prĂ©cieux pour Lazlo


Inviter le noir Ă  ĂȘtre l’un de deux protagonistes de l’histoire, et l’interlocuteur d’un enfant aux prises avec sa peur quand la nuit tombe, le laisser investir peu Ă  peu l’espace de la page jusqu’à l’envahir totalement, voilĂ  une façon paradoxale d’aider le lecteur Ă  affronter ses propres angoisses. De belles images en jaune et noir apportent Ă  l’album une ambiance « suspense » rĂ©ussie. Mais si l’on suit en tremblant les pas de l’enfant qui s’enfonce dans les tĂ©nĂšbres, on reste un peu perplexe par l’argumentation dĂ©veloppĂ©e par l’auteur, plus connu pour sa sĂ©rie Les aventure des orphelins Baudelaire. La dĂ©marche qui prĂȘte au noir une sĂ©rie de justifications sur son existence fait d’autant moins mouche que la solution offerte Ă  l’enfant – une ampoule pour sa veilleuse – est dĂ©jĂ  prĂ©sente dans sa chambre au dĂ©but de la nuit ! (M.T.)