En l’an 1327, dans une abbaye bĂ©nĂ©dictine du nord de l’Italie, plusieurs moines sont retrouvĂ©s morts. Pour mettre un terme Ă ces inquiĂ©tantes disparitions avant lâarrivĂ©e dâune importante dĂ©lĂ©gation de lâĂglise, le frĂšre Guillaume de Baskerville tente de lever le voile sur ce mystĂšre qui attise toutes les superstitions. AssistĂ© par son jeune secrĂ©taire Adso de Melk, il va progressivement percer Ă jour les troubles secrets de la congrĂ©gation, et se heurter Ă la ferme interdiction dâapprocher la bibliothĂšque de lâĂ©difice. Pourtant, Baskerville en est persuadĂ©, quelque chose se trame entre ses murs. Et bientĂŽt, Ă la demande du pape, l’inquisiteur Bernardo Gui se rend Ă son tour au monastĂšre et s’immisce dans lâenquĂȘte. Les morts sâaccumulent et la foi nâest dâaucun secoursâŠ
Quand le maĂźtre italien du NeuviĂšme art revisite le chef-dâĆuvre dâUmberto Eco (adaptation en deux tomes), cela donne ce premier opus tout Ă fait maitrisĂ©. Ă la demande des hĂ©ritiers Eco, Manara a eu carte blanche pour donner sa vision de lâĆuvre, et a pour cela choisi un triple parti pris graphique trĂšs audacieux. Son adaptation sâouvre en effet sur Umberto Eco lui-mĂȘme sâadressant au lecteur, dessinĂ© dans un noir et blanc classique. Puis commence lâintrigue mĂ©diĂ©vale elle-mĂȘme, et lĂ Manara renoue avec le noir et blanc au lavis, rehaussĂ© dâeffets de matiĂšres et de modelĂ©s quâil a dĂ©jĂ utilisĂ© pour Le Caravage.
Enfin, les livres tiennent un rĂŽle fondamental dans lâintrigue, et Manara sâamuse donc de temps Ă autre Ă recrĂ©er des enluminures dâĂ©poque, rĂ©alisĂ©es Ă la maniĂšre des moines copistes du Moyen Ăge. Lâensemble est mis en couleurs par la propre fille de Manara sous la supervision de son pĂšre, lĂ aussi selon la mĂȘme mĂ©thode qui a prĂ©sidĂ© Ă la rĂ©alisation du Caravage.
Cette premiĂšre partie nâa rien a envier au chef dâĆuvre originel ni Ă sa revisite cinĂ©matographique de 1986 par Jean-Jacques Annaud.Â
(MC)