Le Nouveau

SOLLERS Philippe

Dans ce court livre d’une centaine de pages, Philippe Sollers (Beauté, NB avril 2017) choisit trente-deux mots et prénoms qu’il va décortiquer, analyser, transposer dans un autre temps, accrocher à William Shakespeare, à Henri son arrière-grand-père ou à Sylvia la belle inconnue. Le fil rouge des chapitres s’emmêle, se noue, se dénoue et le lecteur, interdit, interloqué devant tant d’éloquence ou de démence, cherche sans fin un sens à ce verbiage. L’auteur veut montrer sa grande culture, mais il en fait tellement que l’on ne sait plus ce qu’il veut dire ou expliquer ; Gide a traduit Shakespeare à l’envers. Ophélie était-elle vierge ? Il faut retrouver la tombe d’Adam et d’Ève et en faire une gigantesque entreprise de pub pour éclipser la Mecque, Lourdes et le Mur des Lamentations ! Judas, comptable de la secte christique, a piqué dans la caisse et dénoncé son gourou pour de l’argent ! Délire verbal ou pensée trop sophistiquée pour le commun des mortels, le résultat est difficile à digérer. (M.-F.C. et V.A.)