Est-il un “modèle social”, demandait Tony Blair, le système qui laisse vingt millions de personnes sans emploi ? La « stratégie de Lisbonne » veut développer la prospérité par l’économie de la connaissance et des services tout en améliorant les « garanties de sécurité sociale ». Pointant nombre de difficultés déjà bien connues, l’auteur s’attarde surtout sur l’évolution de la société contemporaine : explosion de la communication, changement climatique, argent sale, accroissement des inégalités… Les sociétés qui réussissent, ajoute-t-il, supposent chez les individus d’abord l’estime de soi, le sentiment de responsabilité, le retour aux solidarités familiales et des contacts personnels, mais aussi l’accès à l’éducation et des possibilités de promotion.
Anthony Giddens, économiste blairiste, fait également le tour de sujets peu traités tels que la montée des maladies mentales, le nombre d’enfants pauvres et souligne, dans de nombreux domaines, l’apport des pays nordiques, etc. Sa conclusion propose un programme complet, social, politique, économique et écologique, pour l’avenir de l’Europe. Voici un ouvrage très sérieux, exhaustif, abstrait parfois, mais facile à lire et original dans ses propositions. Une contribution intéressante aux débats de l’heure.