Le paradis d’en face

MARCHAND Paul M.

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Thomas, le narrateur, un jeune Suisse récemment arrivé à Paris, fait part de ses impressions cyniques sur la vie. Installé à Montmartre, alors qu’il gare sa moto en bas de chez lui, une vieille dame penchée à sa fenêtre l’interpelle : «  Nicolas, c’est toi ? ». Entrant dans le jeu de celle qui tente ainsi de ressusciter son fils mort il y a dix ans dans un accident de moto, il développe avec elle une étonnante amitié, entre rêve et réel, rompant avec le sérieux de ses études dans la haute fonction publique et le pittoresque de son stage à la préfecture de Guéret.

 

Satisfait et bavard, doué d’un humour bien à lui – parfois d’un goût douteux pour parler de la pauvreté –, le héros affirme peu à peu sa tendresse au terme d’une histoire émouvante, dont la coïncidence finale est finement suggérée. Dans la veine de J’abandonne aux chiens le droit de nous juger (N.B. avr. 2003), le livre ne manque ni de brio, ni de mordant, ni d’humanité. « On ne devrait jamais avoir des enfants sans être assuré de mourir avant eux, sans en être absolument certain. »