Ă Turin, un vieux mathĂ©maticien philosophe achĂšve sa vie solitaire dans une pension tenue par deux soeurs attentionnĂ©es. Le dimanche, avec un de ses Ă©lĂšves, le professeur dispute une partie dâĂ©checs : l’enjeu est sa mort, prĂ©fĂ©rĂ©e Ă cette macĂ©ration dans une vieillesse terrifiante. Si le jeune homme perd, il doit l’aider Ă mourir. Arrive une niĂšce fantasque qui revitalise ce monde clos et Ă©touffant, fait renaĂźtre des Ă©motions oubliĂ©es, suscite dâintimes questionnements et apporte au vieillard l’apaisement, laissant les autres Ă leur indĂ©cision et leur lĂąchetĂ©.
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Ăcrit en 1985, ce roman dâatmosphĂšre sâĂ©labore au travers dâune Ă©criture prĂ©cise, aux termes choisis. Avec ce style narratif limpide et Ă©vocateur, dĂ©jĂ remarquĂ© dans Une Ăąme perdue (N.B dĂ©cembre 2009), lâauteur traduit bien lâangoisse et la peur de vivre de ces ĂȘtres aux sentiments refoulĂ©s, en dĂ©calage avec un prĂ©sent quasi ignorĂ©. MalgrĂ© une certaine dĂ©suĂ©tude ambiante, on reste envoĂ»tĂ© par ces destinĂ©es dont on partage lâindicible mĂ©lancolie.