Fin 1945, une nuit d’hiver sur les rives du Bosphore. Une mystérieuse opération menée par l’ambassade américaine tourne mal. Il s’agit de réceptionner discrètement un passager roumain porteur de documents compromettants sur les agissements des Soviétiques. Dans l’obscurité et les échanges inattendus de coups de feu, un diplomate américain est tué par un de ses compatriotes. Ni vu ni connu, celui-ci disparaît avec le clandestin. Journées d’angoisse à travers Istanbul : épiés par les services secrets russes et la redoutable police turque, ils n’ont pas une minute de répit. Après Alibi (NB mai 2006), Joseph Kanon confirme son incontestable maîtrise de sujets complexes et d’aventures dramatiques au cours des sombres années d’après-guerre. Dans Istanbul peuplée d’agents secrets, l’eau clapote sous le pont de Galata, un petit monde grouille dans l’ombre, des femmes séduisantes donnent des fêtes en de mythiques palais et chaque seconde livre son lot de trahisons, mensonges, poursuites haletantes, cynique corruption. L’auteur introduit aussi un sujet qui lui tient à coeur : le drame de Juifs victimes des nazis, transitant par la Turquie vers la Palestine. Il joue en exceptionnel virtuose de l’art de brouiller les pistes dans un excellent roman d’espionnage.
Le passager d’Istanbul
KANON Joseph