Le passé.

Rímini et Sofía, Argentins de nationalité, ont vécu un fol amour durant douze ans, partageant passion physique et artistique pour le peintre Riltse notamment. De Buenos Aires en passant par Vienne, Berlin, Londres, dans les années soixante-dix, ils ont vécu en stupéfiant leur entourage par leur fidélité. Rímini finit par quitter Sofía pour échapper à ce climat fusionnel, la laissant totalement frustrée. Prête à tout pour le récupérer, elle l’empêtre peu à peu dans le fil des souvenirs tissé à la manière d’une toile d’araignée.  Avec une véritable maestria, l’écrivain argentin traque, observe, décortique les sentiments de ses héros, véritable florilège d’émotions exacerbées débouchant sur des explosions sexuelles poussées au paroxysme jusqu’à la pure bestialité. Les digressions multiples, les phrases souvent interminables, la densité des thèmes abordés impliquent une lecture lente, patiente ; c’est à une sorte de dégustation littéraire qu’invite ce texte à l’odeur de soufre et au parfum de mort évoqués avec un brio incomparable, dans un style ample et talentueux.