À vingt-deux ans, Ritwik Gosh devient orphelin. Il quitte Calcutta pour étudier la littérature britannique à Oxford. Il espère rompre avec une enfance pauvre, marquée par une mère tyrannique, et attend beaucoup de sa nouvelle vie. Il déchante très vite, ne s’intègre pas, souffre de l’isolement et du manque d’argent. Il subvient aux besoins d’une dame âgée en échange d’un logement et fréquente les toilettes pour hommes en quête de furtives étreintes Pour conjurer l’ennui, il rédige une biographie de Miss Gilby, gouvernante anglaise établie au Bengale depuis 1891. Dans son premier roman, l’auteur, originaire de Calcutta, choisit de mêler le destin d’une lady au tournant du XIXe siècle à celui d’un jeune Indien vivant en Angleterre dans les années 1990 – un lien un peu artificiel, matérialisé par une succession de chapitres alternés. Une manière de montrer que les rêves d’assimilation et les espoirs déçus des exilés, toutes classes confondues, se jouent des époques et que le passé « continue ». Des personnages singuliers croisent la route du héros et celle de son héroïne. Malgré des longueurs et un style parfois pesant, ce récit profond, sombre et émouvant, qui révèle une grande bienveillance pour les exclus, paraît prometteur.
Le passé continu
MUKHERJEE Neel