Dans la rue, la nuit, une jeune femme avance, couverte de sang, un couteau Ă la main. RepĂ©rĂ©e par la police, elle finit par ĂȘtre interpellĂ©e, et sâeffondre. On dĂ©couvre alors lâhorreur du « massacre des corneilles » : la famille entiĂšre de cette jeune fille a Ă©tĂ© assassinĂ©e chez elle. Seul le jeune Pierre Grimaud en a rĂ©chappĂ©, mais est tombĂ© dans le coma. Six ans plus tard, il se rĂ©veille Ă lâhĂŽpital. Il tente de reconstruire le puzzle de sa vie avec lâaide dâune psychiatre, Anna Kieffer. Une relation sâinstalle entre le patient et son mĂ©decin, qui va progressivement dĂ©passer le cadre de la rĂ©Ă©ducation. Sous ses airs angĂ©liques, Pierre sâavĂšre un patient complexe, quand Anna recĂšle aussi des zones dâombresâŠÂ AprĂšs le coup de maĂźtre de Ces jours qui disparaissent, TimothĂ© Le Boucher rĂ©cidive dans le roman graphique psychologique avec cette histoire qui mĂȘle analyse mĂ©dicale, enquĂȘte policiĂšre et histoire sentimentale. Le ton est toujours aussi originalement froid dans la narration et le dessin, sans ĂȘtre pour autant dĂ©nuĂ© dâĂ©motion et de tension. Au contraire, la complexitĂ© des personnages sâinstalle par touches avec une grande efficacitĂ©. Ă la maniĂšre de Psychose dâHitchcock, la folie se dĂ©couvre petit Ă petit derriĂšre des apparences trompeuses. On peut simplement regretter un mĂ©lange des genres qui brouille un peu la force de lâensemble, et qui fait de cet opus un roman un peu moins fort que le prĂ©cĂ©dent. (A.J. et C.D.)
Le patient
LE BOUCHER Timothé