Autopsie d’une souffrance française, faussement attribuée à la crise ou à la mondialisation : tableau surprenant car pour l’étranger la vie en France est plus douce qu’ailleurs grâce à un système de santé, une natalité et une longévité incomparables. Endettement, décroissance, désindustrialisation et destruction des emplois ne sont pas inévitables. Élites brutales, État immobile, structures sociales figées, protections excessives pour certains, iniquité flagrante, tels sont les handicaps dénoncés. Améliorer la compétitivité et la cohésion sociale est impossible sans changer les mentalités. La comparaison avec les grandes réformes accomplies par d’autres (pays européens et anglo-saxons) permet d’envisager des remèdes rudes mais efficaces. Philippe Manière, consultant, directeur de l’Institut Montaigne, ancien rédacteur en chef du Point, décrypte les faiblesses nationales, sévère pour l’incurie des dirigeants comme pour l’impunité excessive des patrons inefficaces. Se fondant sur des réussites comme celles des pays nordiques où la redistribution n’empêche pas le dynamisme, il propose des solutions drastiques dans les domaines scolaire, judiciaire et social, économique et politique. Ni utopie révolutionnaire, ni déclinisme négatif, sa thèse exigeant l’intégration de tous sans exception peut étonner. L’appel au pragmatisme et le refus du pessimisme sont encourageants.
Le pays où la vie est plus dure
MANIÈRE Philippe