Après la mort de Caro, victime du Cueilleur de fraises (NB/LJA juin 2008), Jette et Merle préfèrent accueillir un garçon dans leur cohabitation pour oublier ce tragique épisode. C’était compter sans Ilka, l’amie de Mike, farouche, secrète et effrayée, et sans la propension de Jette à jouer les détectives. Le mystérieux chauffeur de la Mercédès qui suit Ilka s’avère vite être son frère, Ruben, peintre dont les tableaux sont hantés par une même figure féminine. Des séquences brèves suivent tour à tour chaque protagoniste, seule Jette dit « je ». Les retours en arrière, au plus fort du suspense, retracent l’évolution d’un amour devenu haine et folie. L’inceste dévoilé par touches impressionnistes est deviné bien avant le dénouement. Dans un style sans pathos, l’écriture est agréable et on a envie d’avancer malgré pas mal de longueurs. On retrouve les personnages secondaires qui permettent de respirer dans ce thriller sous tension : Imke, auteure à succès, mère anxieuse et surprotectrice ou le commissaire en pleine crise du milieu de la vie, mais il n’est pas indispensable d’avoir lu le premier volume pour suivre l’intrigue. Un exemple de la tendance au noir du policier jeunesse étudiée dans les Notes Bibliographiques de novembre. Pour adolescents.
Le peintre des visages
FETH Monika