Le peintre disgracié

CORDELLIER Dominique

Peintre méconnu du XVIIe siècle, Michael Sweerts ne trouve sa juste reconnaissance que dans les années 1970. Natif des Flandres, où il apprend son art, il part faire ”le grand tour“ qui le mène à Paris où il rencontre Madame de Saint-Sauveur, amour platonique qui le marque à jamais, puis Rome où il réside dix ans. Revenu dans son pays, il enseigne avec succès sa méthode de dessin basée sur l’étude des corps, se convertit au catholicisme et s’embarque vers la Chine comme missionnaire.

 

  Conservateur au Louvre, Dominique Cordellier, dans ce premier roman, rend à l’artiste une place méritée à ce fugitif en quête d’absolu qui a laissé de nombreuses traces de ses différents voyages. Talentueux peintre de genre, il délaisse les sujets religieux et s’intéresse au petit peuple qu’il immortalise ; ce qui donne une oeuvre baroque où l’on retrouve l’influence de Vermeer et du Caravage. Pour faire renaître cette époque, l’auteur adopte un récit chronologique d’une écriture très classique, empreinte de préciosité. Mais, bien que les tournures soient souvent inutilement sophistiquées, il donne à voir une peinture d’ombre et de lumière et rend hommage à un peintre aux multiples vies, personnalité très complexe, partagé entre peinture et musique. (M.R. et B.D.)