Intitulé “roman”, le livre relate en réalité les souvenirs d’enfance de l’auteur, né aux environs de 1930, et qui n’a jamais connu son père. Élevé d’abord par une nourrice à la campagne, puis par ses grands-parents maternels dans un appartement près de Pigalle, il attend vainement les rares apparitions de sa mère, chef de rayon au Printemps. Aucune des questions qu’il pose sur son père n’obtient de réponse. Ce n’est qu’à l’âge de cinquante-sept ans qu’il connaîtra l’énigme et pourra dévider l’écheveau de ses souvenirs à la lumière de cette révélation.
Faisant revivre l’époque troublée du second quart du XXe siècle (évoquée dans ses entretiens avec Philippe de Gaulle dans De Gaulle mon père, NB janvier 2004) avec les mentalités et les coutumes d’alors, l’auteur insiste surtout sur sa frustration d’enfant sans père, entretenue par le secret, sa soif d’affection, et son injuste rejet du second mari de sa mère. Le livre est de lecture facile malgré le style dense, un peu surchargé, déjà noté dans La nuit du Têt (NB juin 2000).