Depuis la mort brutale et étrange de son père à qui il était très attaché, le petit Bala rumine sa vengeance dans la solitude de la forêt, caché derrière la Grande pierre noire, « tombée du ciel », selon les Anciens. À dix-huit ans, il ne supporte pas l’omniprésence du « voisin » que sa mère accueille, elle, bien volontiers… Face à ce triangle d’adultes (père, mère, « voisin ») fantasmé ou réel, le jeune héros se sent perdu dans une enfance « tardive », en quête du geste fondateur qui le ferait entrer dans l’âge adulte. Cette troublante légende de la solitude parle, avec la liberté de la fiction, de l’angoisse de l’abandon. L’originalité du texte réside dans son découpage en trente brefs chapitres : des tableaux introduits par une phrase-titre et conclus de même, comme un clin d’oeil au conte traditionnel. Ainsi encadré le récit, tendrement ironique, de la très étonnante vie de Bala est celui d’un parcours initiatique voué à l’échec. Émouvant et cruel. (A.M.D et C.B.)
Le Petit Bala, la Légende de la solitude
DIBRA Ridvan