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L’auteur a choisi la version des frères Grimm, en improvisant sur un épisode qu’il raconte en images, le moment où le loup, ayant dévoré la grand-mère, revêt la chemise de nuit et le bonnet de celle-ci pour tromper sa petite-fille Le Petit Chaperon rouge. La première partie du texte, en grande typographie grisée sur papier crème, très décorative, s’arrête au pied du lit de la grand-mère… ». Commence alors, en vingt doubles pages, le sketch sans texte de la chemise de nuit si difficile à enfiler pour le loup.
Sur chaque page de gauche, l’heure marque l’avancement des différents essais du loup : enfiler la chemise par la tête, par les pattes arrière, tirer avec les dents, la mettre en pièces… Après avoir sacrifié toutes les chemises de nuit de la grand-mère, il parvient enfin à enfiler la dernière, juste à temps pour se glisser dans le lit quand apparaît la petite-fille, silhouette en superposition de celle du loup qui l’attend.
L’auteur-illustrateur ne s’attarde pas sur la férocité de l’animal, il a choisi de souligner la dérision d’un loup dans ses démêlés avec une chemise de nuit… et avec quel talent ! Une grande maîtrise du mouvement, de la mise en scène et des tonalités de gris, de rose et de noir. Réussi.