Ce petit gâteau rose est un malapris : il réclame le ballon du petit chamallow sans dire s’il-te-plaît, ne dit pas merci quand on lui offre un cadeau pourtant beau, pique sans vergogne son doudou à un muffin, double tout le monde au toboggan, est agressif, insultant, désagréable, désobéissant – bref, c’est un affreux jojo. Mais une nuit, un cyclope géant le saisit, l’approche de sa bouche, va-t-il le dévorer (ce serait une juste punition, pense peut-être le lecteur) ? Non, le prenant pour un chapeau, il le pose sur sa tête. Et chez les cyclopes, on est super gentil et super poli.
La leçon de morale et de politesse ne cherche pas à se déguiser, à peine enrobée de personnages sucrés ou imaginaires qui mettent une couche de fantaisie sur le propos. Les dessins doux et aquarellés contrastent avec le sale caractère du héros. Pour son excuse, il est manifestement pourri gâté par ses parents (l’album s’adresse-t-il aussi à eux?) Le passage chez les cyclopes excessivement bien élevés et amènes ajoute une touche d’humour (au second degré ?) dans un message qui manque de subtilité. Les enfants-lecteurs le comprendront-ils et l’appliqueront-ils aussi rapidement que le petit gâteau, qui change radicalement d’attitude ?(M.D.)