Vingt-sept histoires courtes d’un auteur réputé de bd underground américain. Sa biographie du rebelle canadien Louis Riel avait séduit (NB décembre 2004). Ce recueil de ses premières histoires s’adresse avant tout à ceux qu’il fascinerait. Car, en fin d’album, il commente son processus créatif et les conditions matérielles et commerciales. Ce n’est pas inintéressant pour le fan de BD, même s’il est dommage que le lettrage de ses propos soit si petit. Chester Brown est un narratif, peu intéressé par la mise en page : il travaille à la case, coupe chacune après l’avoir réalisée et les assemble pour juger du résultat. Le recueil comprend des gags courts parfois incompréhensibles, des séquences longues plus distrayantes qui narrent le quotidien de l’auteur. La meilleure histoire est celle qui donne son titre au livre : « le petit homme », c’est ce zizi qui pointe sa tête hors de la poche d’un écolier attablé en classe et l’entraîne dans une folle sarabande… En ouverture, très courte, celle du papier toilette qui se révolte contre son utilisateur est amusante dans son absurdité. L’ensemble est déconcertant et très inégal. Pour happy-few peut-être.
Le petit homme
BROWN Chester