C’est l’hiver, c’est la guerre, la Grande Guerre ; régulièrement, à l’appel des chefs, les soldats fatigués bondissent hors des tranchées pour monter à l’assaut de l’ennemi, là-bas de l’autre côté, puis s’en retournent blessés, meurtris, dans l’abri boueux. Un jour, plus haut sur la colline, passe un convoi de civils fuyant les zones de combat, parmi eux, un tout petit garçon qui tient serré sur son coeur son trésor, son ballon. À l’instant où l’officier hurle « En avant » une voix affolée répond « Non reviens ! » Le ballon roule… roule… descend la colline et le petit garçon court, court, vers le champ de bataille. Un court instant, le temps est suspendu, la guerre s’arrête.
Paysages enneigés, désertiques, bordés de barbelés : Fred Bernard change ici totalement de registre, substituant à ses illustrations habituellement si colorées un dessin au fusain, en noir et blanc, avec pour seul tache de couleur rouge le ballon. Des images graves qui ne peuvent laisser insensible, pour illustrer un texte poétique particulièrement émouvant, criant de vérité, qui raconte la folie des guerres aux enfants. À partir de 8/9 ans.