Le phare

BLACKALL Sophie

« Une île minuscule au bord du monde »… Là se dresse le phare, dont la lanterne brille chaque nuit pour guider la route des navires. Ce jour-là, pour remplacer l’homme qui, des mois durant, a veillé sur cette précieuse lumière, le bateau du ravitaillement amène un nouveau gardien. C’est à son tour de s’activer à l’entretien du bâtiment et de l’énorme lampe. Un long séjour seul au milieu de l’océan et de ses tempêtes, au cours duquel il sauvera les occupants d’un bateau à la dérive. Un séjour si long que sa femme, venue le rejoindre, mettra au monde leur enfant dans la chambre tout en haut.


Tout est fait pour souligner le caractère emblématique de ce phare inspiré de ceux de la côte nord-est des États-Unis, avant l’inexorable évolution technologique qui automatisera son fonctionnement. Format étiré en hauteur, images en pleine page, graphisme dont les formes arrondies font écho à l’espace intérieur circulaire : les illustrations jouent sur la subtilité et la transparence de l’aquarelle et de l’encre de Chine pour évoquer, dans une large palette de couleurs, les saisons, les variations climatiques, les tempêtes, les aurores boréales… Récompensé de la Caldecott Medal en 2020 aux États-Unis, un très bel hommage à ces sentinelles maritimes et à un métier quasiment disparu. (M.T.)